Après plusieurs semaines de discussions, le Danemark, un des états de la zone Shengen depuis 2001, vient d’annoncer sa décision de rétablir le contrôle aux frontières, dans les aéroports, les ports et les trains intertationaux. Le ministre de l’intégration Søren Pind précise qu’il s’agit de mesures douanières dans le but de lutter contre la criminalité, mais qu’il n’était pas questions de fermer les frontières ni de contrôler tous les passeports en permanence. Selon Lone Dybkjær, porte-parole du parti social libéral et ancienne membre du Parlement européen, cette décision n’est pas réalisable : « nous avons 700 km de côtes et nous ne pouvons pas mettre des douaniers tout le long. »
Le quotidien de droite Jyllandsposten s’indigne de ces mesures qui font honte au Danemark, et les trouve très humiliantes pour un grand nombre de frontaliers qui traversent chaque jour la frontière pour travailler. C’est le cas pour les Suédois de la région d’Øresund par exemple (photo ci-dessus), qui n’ont qu’à traverser le pont en train ou en voiture deux fois par jour. Le maire de Malmö, Ilmar Reepalu, affirme que le Danemark ne peut pas faire de politique intérieure en détournant les lois et les règles. Guido Westerwelle, le ministre des affaires étrangères allemand, est également très critique. Selon lui l’accord Shengen, qui favorise la libre circulation en Europe, ne doit pas être discuté. Le ministre de l’intérieur allemand, Hans Peter Friedrich a déclairé : « au sein de l’UE, on ne s’isole pas ! »
Par Marie-Sophie Germain
Source : Sujets Danois