Des chasseurs de sanglier suédois passés à tabac en Tunisie

Douze Suédois venus chasser le sanglier ont été pris à partie par une foule déchaînée, dimanche à Tunis, qui les a accusés d’être des « terroristes étrangers » en découvrant leurs armes, alors que des combats se déroulaient dans la capitale, a-t-on appris auprès des chasseurs. Un officier de police avait auparavant déclaré à la télévision tunisienne que quatre Allemands avaient été arrêtés dimanche à Tunis en possession d’armes, à bord de trois taxis, avec d’autres étrangers dont les nationalités n’avaient pas été précisées.

« Nous sommes arrivés il y a une dizaine de jours en Tunisie pour chasser le sanglier. Nous sommes montés aujourd’hui à bord de trois taxis pour rejoindre l’aéroport quand, en chemin, nous avons été arrêtés à un barrage improvisé », a raconté à des journalistes, dans le hall d’un hôtel, Ove Oberg, un membre du groupe. « Ils ont fouillé les véhicules, trouvé nos armes et cela a dégénéré. Ils nous ont éjectés des voitures, traités de terroristes étrangers. Nous avons été battus à coups de pied et passés à tabac », a-t-il poursuivi.

Ove Oberg, comme les cinq autres Suédois présents à ses côtés, portait sur son visage de multiples hématomes et taches de sang. Trois autres chasseurs, dans un autre véhicule, n’ont pas été inquiétés, mais ils sont sans nouvelles de trois de leurs compatriotes, dont le frère d’Ove Oberg. « La police est arrivée, nous avons montré nos permis et nous avons pu nous expliquer. La police nous a aidés à nous sortir d’affaire. Tout ce que nous voulons aujourd’hui, c’est rentrer chez nous », a-t-il ajouté, visiblement choqué.

Une grande nervosité régnait au moment de ces arrestations dans la capitale tunisienne, où la police stoppait et fouillait de nombreux véhicules, dont des taxis, visiblement à la recherche d’armes. L’agression des chasseurs suédois s’est déroulée dans l’après-midi, dans le centre de la capitale tunisienne, à environ 300 mètres du siège du Parti démocratique progressiste (PDP, opposition) devant lequel une brève fusillade avait éclaté.

Des combats ont ensuite éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, opposant forces de sécurité et miliciens armés et éléments fidèles au président déchu Ben Ali, qui a quitté vendredi le pays pour l’Arabie Saoudite, poussé à la fuite par une révolte populaire sans précédent dans le monde arabe. Deux francs-tireurs ont notamment été abattus dans l’après-midi dans le centre de Tunis. L’agence de presse suédoise TT est parvenue à joindre un autre membre du groupe, Erik Eckhardt, qui dirige l’organisation de voyages de chasse Svenska Jaktresor. Un blog de Svenska Jaktresor précise qu’elle organise des voyages de chasse au sanglier dans les montagnes tunisiennes de Kasserine.

Source : Le Point
Photo : AP

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